Les squelettes morts-vivants, d'après le manuscrit d’Abd al-Hazir (Diablo III)
Les morts-vivants sont un fléau pour notre monde, mais personne ne semble décidé à se pencher sur le mystère de leur existence pour trouver un moyen de nous
en débarrasser une bonne fois pour toutes. Combien de temps faudra-t-il attendre avant d’être confrontés au terrifiant spectre d’une armée de morts-vivants
relevés par un sorcier dément ou un fou aspirant au statut de demi-dieu ? Ne vous laissez pas convaincre que nous sommes en sécurité par la rareté avec laquelle
les attaques de squelettes sont signalées. Nous ne sommes jamais à l’abri des légions impies. Elles arrivent, vous pouvez le croire.
Malgré leur apparence malicieuse ou imbécile, les squelettes ne sont pas un problème à dédaigner. Il ne faut ni en détourner notre attention, ni ignorer la menace
qu’ils représentent. Il est grand temps d’étudier sérieusement leur nature exacte. Puisque je suis surqualifié sur bien des sujets liés à ce domaine d’expertise,
il semble qu’il m’échoie de remédier à ce manque de compréhension. Après de nombreux mois de recherches obstinées et approfondies, voici à présent les informations
que j’ai recueillies à propos de ces monstres impies.
Contrairement à ce que je pensais, un squelette réanimé est en fait un assemblage de divers morceaux et fragments d’un nombre indéterminé d’ossatures, et ne vient
pas d’un corps unique. Cette nature composite leur donne la capacité de se déformer et se reformer, et facilite leur invocation à condition qu’il y ait assez de
matière première à disposition. Hélas, cette restriction ne signifie pas qu’un nécromancien doué soit incapable de faire apparaître une escouade de guerriers
squelettes soumis à sa volonté partout où il le souhaitera. Lever une armée de squelettes lui demandera simplement moins d’efforts dans un cimetière qu’au beau
milieu d’une forêt.
De plus, j’en suis arrivé à la conclusion que l’intelligence d’un squelette est limitée par la puissance et la portée du sort utilisé pour sa création.
Théoriquement, il est donc possible de disposer, pour la même dépense d’énergie magique, soit d’un unique squelette à l’esprit vif, soit d’une armée de cent
créatures à la stupidité consternante. Cependant, je n’ai aucune explication à avancer au caractère quelque peu folâtre du squelette moyen. Peut-être est-ce
l’invraisemblance de sa propre existence qui pousse un squelette à trouver complètement hilarant de se cacher dans un tonneau en ricanant ici et là pendant trois
cents ans pour attendre le passage d’une victime ?
En comparaison avec les autres monstres morts-vivants qui hantent notre monde – c’est-à-dire les zombies qui déambulent sans volonté propre ou les goules qui
chassent en meute – les squelettes représentent dans leur ensemble une menace bien plus dangereuse que les autres, à cause de leur capacité à s’organiser et à
exécuter des ordres. D’après mes découvertes, il faut à peine plus d’énergie pour leur conférer assez d’intelligence pour utiliser des boucliers et se défendre
eux-mêmes et leurs alliés. Ces « squelettes à boucliers », comme j’aime les appeler, sont épouvantablement répandus, même s’ils restent moins communs que le guerrier
d’ossements de base.
Si les points précédents ne suffisent pas à convaincre les sceptiques de la gravité du problème, envisagez alors le cas de l’invocateur squelette. Ce guerrier
évolué est spécialement doté d’une intelligence plus élevée, qui lui donne la capacité de regarnir les rangs des morts-vivants à volonté. Oui, l’ajout d’invocateurs
à cet assortiment impie nous donne la répugnante recette d’une armée auto alimentée, capable de se renouveler elle-même perpétuellement pour accomplir le dessein
démoniaque avec lequel son maître l’a créée.
Le lecteur intelligent aura donc compris que n’importe quel fou n’a besoin que de la matière première que constituent des cadavres décomposés pour créer des armées
de morts-vivants. La solution évidente à ce problème serait de déterrer tous les ossements des cimetières et de brûler les squelettes avec la plus grande hâte.
C’est seulement alors que nous pourrons être certains d’avoir privé l’arsenal de ceux qui nous veulent du mal de cette arme mortelle.