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Concours clé beta (octobre 2011)

Par MagoFou#991
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Concours clé beta (octobre 2011)

Il pleuvait encore ce jour-là. De cette pluie glacée qui semble ne jamais tarir, assombrissant le ciel, ternissant les coeurs, drainant toute chaleur. La terre n'était plus qu'une étendue de boue, parfois brièvement éclairée par les éclairs qui frappaient trop souvent. Un puissant vent se mêlait au grondement assourdissant du tonnerre. Et il se dressait là, effrayant, l'épée au clair. Drappé dans un long manteau sombre qui battait violemment au rythme de la tempête. Son visage ne laissait transparaître aucune émotion. Une aura bleutée le nimbait, et tout le monde savait à présent ce qu'elle signifiait. Il était immortel.

Face à lui se tenait un garçon, d'une vingtaine d'années à peine, terrifié. Tentant un pas en arrière, il trébucha et s'affala dans la boue. Il ne pouvait plus bouger, se contentant de trembler de tout son corps, remarquant à peine les larmes qui se confondaient avec la pluie. Le démon s'avança lentement vers lui, sans même prendre la peine de se mettre en garde. Tenant sa longue épée dans la main droite, il tendit son bras gauche, attrapa son adversaire par le col et le hissa sans effort au dessus de lui. Il le fixa un long moment, l'observant gesticuler, se débattre en vain. Lui-même ne semblait en tirer aucun plaisir. Il tuait depuis si longtemps... Des années auparavant, son ultime combat contre ceux qui avaient été ses compagnons paraissait avoir effacé ce qui lui restait d'humanité. Il leva lentement son arme, prêt à frapper. Un détail l'arrêta. Sa lame brillait. En réalité, elle était éclairée par un puissant rayon de lumière blanche, perçant les nuages. Le faisceau s'élargit , émettant une note oppressante. Autour des protagonistes, la pluie cessa, le hurlement même de la tempête s'étouffa. Les deux personnages étaient à présent baignés de ce halo luminescent. L'homme lâcha sa proie, l'oubliant presque immédiatement, et se retourna. Au-dessus de lui le rayon fusait plus loin que son regard ne pouvait porter. Les sombres nuages s'écartèrent alors, libérant une lumière plus éclatante encore, à tel point qu'il dut se protéger les yeux pour ne pas être aveuglé. Lorsqu'il se fut habitué, il perçut les marches prenant forme. Bientôt, ce qui s'avérait être un escalier étincelant se matérialisa. D'un blanc laiteux, à l'apparence instable, mouvante, la structure s'élevait haut dans le ciel, traversant les plans pour mener jusqu'au Pandémonium.

Pour la première fois depuis des années, un sourire dément tira ses traits. Toujours armé, il entreprit son ascension.
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Jamila était accoudée à la rambarde, le regard perdu dans l'infini immaculé qui s'étendait à perte de vue.
- Le moment approche, souffla une voix derrière elle.
Séraphine, l'assassin qui avait combattu les ténèbres à ses côtés, avant de tomber durant le combat contre Baal, s'était approchée.
- Cela fait dix ans. Vois ce qu'il a enduré à cause de moi...
Son amie pressa une main réconfortante sur son épaule, compréhensive.

Un peu plus loin, Hébus, le Troll au corps couvert de poil, débattait vivement avec le druide qu'on appelait encore le Fléau.
- Je maintiens, clamait le colosse, même si j'admets que vous avez des tas de bonnes choses à manger dans Sanctuary, ce qui me manque le plus, c'est les entrailles chaudes de Pétaure que je mangeais quand je voyageais avec Lanfeust, le tout accompagné d'un ou deux tonneaux de bonne bière !
- Hmmm... Moi je t'avouerais qu'après avoir passé dix ans sans rien manger ni boire, même un déchu ferait l'affaire !
- Pas d'accord : le manque de bouffe ne devrait pas altérer ton goût pour les bonnes choses ! D'ailleurs je...
Une sensation le stoppa. Une onde venait de passer, se propageant dans tout le Pandémonium. Les deux femmes redressèrent la tête, également interpellées. Jamila n'attendit pas. Elle déploya ses immenses ailes lumineuses et disparut, se déplaçant à une vitesse foudroyante. Le Fléau jeta un regard interrogatif à ses compagnons.
- Pierrick arrive, annonça simplement Séraphine, avant de partir à la suite de son amie.
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Les portes du Pandémonium se dressaient, ouvertes, devant lui. L'Archange Tyraël se tenait devant, les mains posées calmement sur son épée.
- Tyraël !
Le rugissement de rage se propagea dans l'immensité du plan. De toute la puissance de sa colère, Pierrick asséna un coup de taille à l'Archange. L'épée se répercuta sur un bouclier invisible, semblant protéger le gardien des lieux. L'air vibra autour de Tyraël, et une multitude de lances divines se matérialisèrent au-dessus de l'homme. Elles s'abattirent dans un fracas, ébranlant les marches de verre, plantées de façon à former une barrière autour du combattant, entravant ses mouvements.

Tyrael lâcha alors son épée qui resta positionnée verticalement, pointe sur le sol, et avança vers l'être dont la rage déformait les traits, cherchant en vain à se libérer de l'étreinte. L'ange lui posa une main sur le visage, et Pierrick cessa instantanément de se débattre.
- Tu as longtemps souffert, murmura l'Archange de sa voix emplie de sagesse. Je te libère de la malédiction.
Les lances disparurent, laissant l'homme abasourdi. L'aura qui le nimbait s'estompa. Il inspira longuement, tel un homme se réveillant après un long cauchemar. Comme écoeuré, il regarda ses mains avec dégoût, lâchant son arme.
- Ton tourment a assez duré, reprit Tyraël en s'écartant du passage. Tu es libre d'entrer au Pandémonium.
- Comme ça ? murmura Pierrick. Après tous ces massacres, vous me pardonnez ?
- Tu as suffisamment souffert, répéta l'ange. Ta place reste parmi nous, si tu le désires. Sinon...

D'un geste, Tyraël dévoila un escalier de roche noire, descendant vers les plans infernaux. L'homme s'essuyait sans cesse les mains sur sa tunique, cherchant à se débarrasser de ce sentiment de culpabilité. Il prit sa décision. Ramassant son épée, Pierrick se redressa de toute sa hauteur et avança son pied sur la première marche sombre. Quand il eut posé son second pied, l'escalier blanc qui l'avait mené jusque là s'évanouit. Tyraël récupéra également son arme et recula jusqu'à se placer dans l'enceinte du Pandémonium. Les grandes portes commencèrent à se fermer lentement.
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Jamila arriva enfin en vue du portail. La silouhette de Pierrick se dessinait à l'extérieur. A l'extérieur, alors que les portes étaient en train de se refermer.
- Tyraël ! Hurla la femme. Ouvrez les portes ! Laissez-le entrer, Tyraël !

Son regard croisa un instant celui de l'homme qui restait dehors, debout sur les marches infernales. Tant d'émotions s'y mêlaient qu'elle ne pouvait toutes les saisir, mais une lourde lourde culpabilité dominait. Une fureur sans nom s'empara de Jamila.
- Ouvrez les portes, Tyraël, ou je me battrai !
Ses ailes se nimbèrent alors d'une aura rougeoyante. L'Archange restait immobile face à elle, laissant le portail se clore derrière lui.
Les trois compagnons de l'ancienne ensorceleuse arrivèrent enfin pour se placer devant elle.
- Reprends-toi, Jamila, imposa doucement Séraphine.
- Tu ne pourras rien, ajouta Hébus d'un air triste.
- Laisse-lui le temps. Ses actes lui pèsent trop. Il ne pourra pas être heureux avec toi tant qu'il se sentira coupable, expliqua le Fléau.

Les ailes de Jamila retombèrent, perdant sa combativité. Elle se précipita alors vers le portail qui venait de se refermer totalement. S'accrochant aux longs barreaux, elle observa désespérément l'homme qui descendait déjà vers le plan infernal, sans s'autoriser un dernier regard en arrière.
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Pierrick atteignit la fin de l'escalier. D'une pensée, il se revêtit d'un long manteau à capuche d'un noir ténébreux. Dressant sa fidèle épée, il avança résolument vers les groupes de démons qui se tournaient déjà vers lui.
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