Fanfiction Diablo III

Retour à la liste des Fanfiction

La nuit était froide.

Par ssc-exeter

La nuit était froide.

La nuit était froide. Bien trop froide pour cette saison, dans l'ouest de l'empire Kehjistan.
Ce froid n'était inhabituel que par son décalage dans la saison, il semblait aussi plus insidieux. Traquant toute forme de vie afin de s'installer en son sein, et la glacée jusqu'aux os... ce froid n'était pas naturel. Il n'était pas climatique. Ce froid venait d'une forme de vie qui n'a pas sa place sur Sanctuaire !

Soudain, je me réveillais en sursaut, couvert de sueur et grelotant comme jamais auparavant, même face aux Trois. J'avais élu domicile pour la nuit dans une grange abandonnée et j'aperçus à travers un trou du toit une vive lumière provenant du nord. Elle grandissait à chaque minute, comme attirée par la terre que nous foulions depuis la nuit des temps, sans jamais avoir vu quoique ce soit de semblable. Plus cette lumière se rapprochait, et plus le froid en moi s'intensifiait, glaçant mon âme et réveillant dans ma mémoire de sombres échos d'un passé que j'essaye d'oublier depuis maintenant vingt longues années. Vingt années à errer de ville en ville, sans jamais trouver le repos que je cherchais.

Un cri déchira la nuit. Deux bâtisses plus loin, un bébé pleure. Des lumières filtres à travers les planches mal jointes de la grange. J'entends des gens s'agiter, frénétiquement, on dirait qu'ils courent sans savoir où aller. Remis de mes émotions, mon calme naturel me regagne peu à peu, je me lève, réenfile mon armure. Je me saisi de ma hache et sors doucement de la grange. Il ne manquerait plus qu'un villageois m'embroche sur sa faux pensant voir sortir quelque démon...
Dehors, on dirait qu'un incendie à gagner le village. Mais aucune flamme ne se voit. La terreur se lit sur tous les visages malgré la demi-obscurité que les torches font naître. Alors que je me dirige vers le centre du village, pensant apporter mon aide, des scènes du passé me semblent renaître sous mes yeux.
Alors qu'une mère, serrant son enfant contre elle, sort de chez elle en hurlant de peur, comme tous ces voisins, un homme, comme pris de folie en voyant l'ombre déformée se jette sur la mère et l'embroche sur la pioche dont il s'était armé. Puis se rendant compte de son erreur, se met à sangloter, puis se relève, et se laisse tomber le pic sur le crane. Plus loin, j'aperçois un homme mettre le feu à sa maison, des enfants courir dans les pattes d'un cheval lancé au galop... Partout, la folie s'empare des habitants et les poussent à commettre des actes tous plus horribles les uns que les autres. Même si je ne perçois pas la raison pour laquelle la folie ne m'a pas envahie, les événements de ce village et la chute de cette lumière me semble liés. Je décide donc d'avancer voir, le point de chute ne pouvant être à plus de deux jours de marche de ma position.

Le soleil commence à poindre à l'horizon. La lumière naissante me dévoile encore d'autres scènes d'horreur. A ma gauche, à quelques lieues, j'aperçois un hameau, en flammes. Même à cette distance, je sens une odeur de chair humaine carbonisée. A cette heure matinale, même à une telle distance, l'odeur est suffisamment forte pour me donner des haut-le-coeur. Si ma mémoire n'a pas réussie à oublier les horreurs d'il y a vingt ans, mon corps, lui, à perdu quelques reflexes de survies semblerait-il. Alors que je m'inquiète quant à ma capacité à me défendre, une occasion de la mettre en exercice se présente.
Provenant du hameau en ruines, j'aperçois ce qui me semble être quatre chiens. Rendus à une vingtaine de mètres de moi, je puis les voir complètement. Leur pelage, hier encore uniformément blanc crème est aujourd'hui entaché de larges tâches de chair brûlée. Leurs yeux sont rouges de sang et de ce qui semble être de la haine. Pourquoi des chiens peuvent-ils éprouver de la haine ?! Cette question, je n'aurais pas le temps d'y chercher une réponse. Les chiens, m'ont repéré et cours déjà vers moi. Doutant de leur sympathie, je sors ma hache.
« - Toi qui n'avait coupé que du bois depuis vingt années, tu va enfin pouvoir trancher de nouveau de la chair et des os... » Dis-je à haute voix.
« Enfin ». Ce mot dans ma bouche me choqua. Suis-je donc si désespéré de ne pouvoir taillader toute la journée dans des zombies, des démons, des créatures venant de l'Enfer ?!
Le premier chien se jette à ma gorge, gueule grande ouverte, un liquide rougeâtre écumant de ses babines retroussées. Je ne le vois pas venir. « Merde ! J'ai perdu en rapidité ». Une vive douleur gagne ma mâchoire. J'avais eu un reste de reflexe, me baissant pour éviter les crocs, mais un peu tard pour éviter complètement la tête du chien. « Siffle. Fend l'air. Frappe. Broie les os ». Dans un large mouvement de rotation, j'envoi ma hache dans l'arrière train du chien qui avait continué sa course après m'avoir heurté. La hache déchire les chairs, touche le bassin du chien, j'entends des os se casser. Le chien se met à hurler de douleur. En entendant les gémissements et en sentant la peur de leur compagnon, les 3 autres chiens qui m'avaient encerclé hésitent. « Ils développent des tactiques de combat dignes de grand prédateurs sauvages. Bizarre pour des chiens de ferme... ». Profitant de ces secondes d'accalmie, j'en profite pour bondir sur le chien qui me fait face. Ma hache vient fendre en deux son crâne. Il s'écroule dans une mare de sang. Une odeur de putréfaction commence à se dégager du corps mutilé. M'étant retourné pour faire de nouveau face à mes ennemis, je les vois renifler, et soudain s'enfuir, la queue entre les pattes. Devant ma victoire écrasante, je n'avais qu'un bleue à la mâchoire, je pousse un hurlement de défi. Puis un autre de victoire.
La terre tremble. Elle tremble au point que j'en suis projeté à terre. Les secousses ne sont pas continues. Elles sont comme un martèlement. BOUM..BOUM..BOUM..BOUM..
Ces pulsations s'amplifient. Préférant ne pas me trouver sur le chemin d'une telle chose, je gagne le couvert d'un bosquet proche.
Aussi soudainement qu'elle est apparue, cette force cataclysmique s'arrête. J'attends plusieurs minutes. Autour de moi règne un calme mortel. Ne tenant plus en place. Je décide d'avancer.

Après avoir parcouru 3 lieues de distance, j'arrive au sommet d'une colline. En contrebas, je sais que se trouve une large vallée verdoyan...noire. Noire de créatures et complètement calcinée. Où que porte mon regard, je ne vois que des démons, des créatures sorties du fin fond des enfers, des succubes et leurs serviteurs, des Balrogs, des chiens de l'enfer. Comme si l'enfer entier avait quitté les profondeurs pour venir sur Sanctuaire.
Devant une telle menace. Une seule idée me vint en tête. Fuir. Fuir ce lieu désormais maudit et prévenir les autres. Oui. Je devais rejoindre Caldeum le plus rapidement possible !
Alors que je faisais demi-tour, un froid glacial m'envahi de nouveau. Plus profond, plus fort que la première fois. Je me retrouvais paralysé. Une peur irraisonnée m'envahie. Tentant tout de même de bouger, une voie raisonnât dans ma tête. « Pitoyable mortel. Qu'est-ce qu'un vulgaire barbare compte faire contre la fureur des enfers ! TU NE PEUX RIEN ! Tu as vu notre force, contemple maintenant, le vide. »
Doucement, je sens mon coeur ralentir. Je ne sens déjà plus mes membres, mes poumons sont glacés du mince filet d'air que je parviens à respirer. Mes yeux se ferment peu à peu. Une nuit noire comme le geai se forme. Dans le brouillard qui m'entoure, une voix résonne.

« Bientôt, Sanctuaire sera notre. Et les Cieux trembleront devant notre puissance... »
Aucun commentaire - [Poster un commentaire]
Il n'y a pas de commentaire. Soyez le premier à commenter cette histoire !

Poster un commentaire

Vous devez vous identifier pour poster un commentaire.
Nombre de visites sur l'accueil depuis la création du site Diablo III : 75.020.890 visites.
© Copyright 1998-2024 JudgeHype SRL. Reproduction totale ou partielle interdite sans l'autorisation de l'auteur. Politique de confidentialité.