Fanfiction Diablo III

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Le Soldat Oublié

Par Eboceixa

Le Soldat Oublié

Capture

Si je gribouille ce texte, c'est que ma mort est proche.

Mais je ne veux pas mourir avant d'avoir décrit ce que j'ai vu. Je suis enfermé dans une simple cage aux barreaux de bois depuis presque une semaine. Je n'ai rien mangé et je n''ai bu qu'au mince filet d'eau qui coule le long de ma prison. Il y a autour de moi quelques autres cages, peu nombreuses. L'une d'entre elle contient le cadavre d'un homme qui, comme moi, était un simple soldat. C'était mon ami. A moins d'une trentaine de mètres sur ma gauche se trouve le campement, maintenant vide, de nos bourreaux ; des démons... Cette engeance immonde issue de je ne sais quel maléfice entropique. Ils nous ont capturé dans une embuscade, nous étions en route depuis une dizaine de jours vers Entsteig, où nous devions renforcer la garnison d'une cité ville car les perdus semblaient pulluler de plus en plus dans cette région. Nous avons été capturés peu de temps après avoir traversé le village de Phellangrast.

L'embuscade était bien organisée, notre caravane composée d'une quarantaine de miliciens et d'une dizaine de soldats n'a eu aucune chance. L'emplacement était bien choisi, nous ne pouvions fuir. Nous étions répartis sur une bonne longueur de la route qui serpentait dans une ravine. Nous n'avons pu nous organiser pour nous défendre. Les routes dans ces environs sont sûres habituellement, nous ne pensions pas avoir à craindre quoique ce soit et ce fut une erreur. Beaucoup la payèrent de leur vie. Ces monstres ne font pas de prisonniers en temps normal. Les quelques survivants, dont je fais partie, ont été fort surpris dans un premier temps de notre capture. Nous n'en comprenions pas la raison, je n'aurais pas eu cette pitié envers ces créatures. Ce n'est que par après que je compris que ce n'était pas de la pitié...

Voyage

Ils nous ont désarmés, déshabillés, et nous avons été forcés de les suivre, sous les coups de leurs griffes. Deux soldats de notre compagnie, que je connaissais mal, ont tenté de fuir pendant ce trajet. L'un d'entre eux avait réussi à dissimuler un poignard, et à se libérer de ses entraves. Il a rapidement libéré son compagnon et ils ont fui ensuite dans la forêt qui s'étendait de part et d'autre du chemin. Je ne peux que présumer de leur sort aux cris qui suivirent cette escapade. Puis-je nommer cela des cris ? Non, c'était des hurlements de douleurs. Ils étaient si atroces que j'ai du mal à croire que ces sons sortaient d'une gorge humaine. Et pourtant.

Les démons revinrent peu après, portant comme trophée les têtes de mes défunts compagnons. Nous étions encore sept à ce moment. Mais le chef de cette horde sauvage ne laissa pas cette tentative de fuite impunie. Il prit un autre survivant, et un sourire éclaira sa face hideuse lorsqu'il lui brisa la jambe droite. Cet homme était un fort, et il supporta la douleur sans broncher. Lorsque sa deuxième fut brisée, il ne put retenir un cri de douleur en tombant face contre terre. Je ne peux exprimer la rage qui monta en moi en cet instant. Je voulais me jeter en hurlant sur ces monstres humanoïdes qui m'entouraient, je voulais voir leur corps voler en lambeaux, je voulais transpercer leur tête d'un coup d'épée, jamais je ne ressentis pareille haine envers une créature...

Mais je ne fis rien. Rien... Mes mains étaient liées dans mon dos, que pouvais-je faire sinon fermer les yeux ? Je n'expliquerai pas plus en détail ce que cet homme subit, mais quand il trouva enfin le repos dans la mort, son corps n'était plus qu'une épave méconnaissable. Nous voyageâmes un jour entier jusqu'à l'entrée d'un grotte où tous le groupe s'arrêta à la tombée de la nuit. Je fut mis dans une cage... une cage où je me trouve encore.

Torture

Pas de nourriture pour nous, pas d'eau non plus. Pas de réconfort, pas d'espoir. Bien sûr que ces monstres ne nous avaient pas trimbalé avec eux pour nous laisser mourir de faim et de soif. Oh non, je ne le sais que trop bien maintenant: ils nous ont capturés pour nous voir souffrir... et pour se nourrir. Depuis quatre jours, chaque soir, ils viennent prendre l'un d'entre nous pour jouer avec. Il l'amène dans leur grotte, et là il le torture. Ils arrachent des membres ou de la peau, ils utilisent leurs griffes et leurs crocs. C'est ignoble, je ne peux plus dormir. J'entends sans arrêt les plaintes de mes compagnons. J'ai de la chance (est-ce un chance?) de ne pas encore avoir servi de jouet à ces monstres.

Nous ne sommes plus que deux aujourd'hui, et en piètre état. Pas d'eau, pas de sommeil, pas de nourriture, rien que la pensée affolante de ce qui va nous arriver. Mon voisin de cellule est mort de soif je crois. Le cadavre n'a pas l'air d'intéresser nos bourreaux. Ils ont pris mon dernier camarade la nuit dernière, ce fut la nuit la plus abominable de ma vie. Je me bouchais les oreilles mais ça ne servait à rien. Je fermais les yeux, mais je voyais devant moi le corps mutilé de mon ami... J'ai pleuré la nuit entière, je ne sais comment un corps qui réclame de tout sa force de l'eau pour survivre peut encore laisser couler des larmes.. et pourtant, je pleurais. Mes compagnons avaient connu la torture du corps, moi je connaissais celle de l'esprit. En cet instant je me serais jeté sur une lance si cette chance m'avait été donnée.

Bouleversement

L'aube du cinquième jour se leva sur le campement en proie à l'agitation. Je ne dormais pas, cela m'était impossible, mais je sortais de ma torpeur pour constater que les démons se battaient. Une graine d'espoir germa dans ma tête mais cela ne dura pas. Car il n'y avait que des démons. Un autre clan sans doute. La moitié de la journée passa je pense avant que le deuxième clan ne prenne le dessus. Des vautours commencent à festoyer sur les corps.

Tous les démons sont partis. Moi je n'ai pas bougeé. Je n'ai plus de force, je n'ai plus envie de vivre, l'écriture des ces lignes consume le reste de mon énergie. Mais au moins, peut-être un jour ce manuscrit sera retrouvé par des hommes, et ainsi peut-être, les soldats que j'ai connu et que j'ai vu mourir se verront gratifiés des honneurs qu'ils ont mérités dans leurs souffrances...



Manuscrit anonyme retrouvé sur un morceau de peau dans un campement abandonné de la région d' Entsteig.
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