Fanfiction Diablo III

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Texte de Miceldars

Par Miceldars

Texte de Miceldars

Hadie courrait aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient, mais c'était loin d'être suffisant. Si elle parvenait à échapper - pour l'instant - à son poursuivant, celui-ci ne voulait pas laisser filer sa proie. Tout en courant, la petite fille sentait les larmes monter et les sanglots prêts à éclater, mais en vérité elle était trop terrifiée pour manifester de telles émotions.

Elle avait entendu parler des démons, bien sûr. Sa grand-mère lui avait parlé de Tristram, et de ce personnage possédé par l'un des plus grands démons que le monde connaisse. Elle n'avait jamais pu se souvenir de leurs noms, elle savait seulement qu'ils étaient trois, cruels et terrifiants ; inutile d'en retenir d'avantage. Sa grand-mère lui avait raconté encore bien d'autres histoires au sujet des créatures des Enfers, mais toujours en cachette. Les parents de Hadie refusaient catégoriquement que leur fille entende parler de ce genre de choses.

Hadie aimait ses parents, et elle comprenait qu'ils veuillent la protéger ainsi, mais un jour sa grand-mère lui avait dit qu'en fait, ils étaient tout simplement trop apeurés eux-mêmes pour supporter d'entendre pareils récits. Il en allait de même avec les histoires au sujet des anges. Car, comme le disait chaque fois son père : « Là où il y a des anges, il y a des démons ! ».

Heureusement, tout le monde lui avait toujours assuré que les créatures du mal ne se montraient que la nuit, et qu'elle ne risquait donc rien à sortir seulement en plein jour. Alors pourquoi était-elle poursuivie par un horrible démon en plein jour ?

La journée était chaude, trop même, pour ceux qui devaient travailler en plein soleil. Hadie avait profité du beau temps pour aller jouer dehors aux abords de la ville. Ses parents acceptaient de la laisser gambader un peu, du moment qu'elle n'allait pas plus loin que l'orée du petit bois. La ville était plutôt calme, mais on ne savait jamais ce qui se terrait dans une forêt.

Hadie jouait justement près du bois en question, pour profiter de l'ombre de arbres. En repartant chez elle pour aller étancher sa soif, elle avait aperçu le démon par-dessus son épaule. Elle s'était figée un instant : un démon en plein jour ? C'était impossible ! De plus, il n'était pas du tout comme elle les imaginait. Puis il avait bougé et s'était approché d'elle. Et elle s'était mise à courir.

En fuyant vers la ville elle tomba une fois, deux fois, mais put se relever avant de se faire attraper et continua à courir.A un moment, elle aperçut un homme ramenant une charrette pleine de légumes de l'un des champs à proximité. Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Elle courut vers lui en l'appelant aussi fort qu'elle le put.

De mauvaise humeur sans doute à cause de l'effort rendu plus pénible par le soleil, l'homme ne daigna s'intéresser à elle que lorsqu'elle fut presque à sa hauteur.

-Qu'est ce qui y'a p'tite ? grommela-t-il.
Hadie lui montra le démon tout en se retenant de pleurer, mais l'homme l'écouta à peine.
-Va jouer ailleurs, j'ai pas qu'ça à faire.

Et il poursuivit son lent et pénible cheminement, ne prêtant plus aucune attention à l'enfant qui le suppliait de l'aider. Le démon était toujours là, et elle le voyait ricaner. Bien sûr, il s'était caché lorsqu'elle l'avait pointé du doigt, et l'homme ne l'avait pas cru. Pendant un instant, Hadie hésita à suivre l'homme, se disant que le démon n'oserait pas s'en prendre à elle, mais elle était trop paniquée pour avancer aussi lentement. Alors elle se remit à courir.

Hadie atteignit finalement une grange juste au bord de la ville et s'y engouffra. Avec un peu de chance elle pourrait s'y cacher. Elle entra par la petite porte laissée entr'ouverte et la referma derrière elle. Elle s'engouffra entre les sacs de grains et finit par s'effondrer contre l'un d'eux, épuisée.

Elle essaya de ne pas haleter bruyamment, mais elle en était incapable. Ses jambes lui faisaient affreusement mal, mais c'était le dernier de ses soucis.L'endroit était sombre : seuls quelques minces rayons de soleil filtraient entre les planches. La fillette se dit qu'elle pourrait peut-être réussir à le perdre ici.

Après avoir reprit un peu son souffle, elle risqua un coup d'oeil de l'autre côté de l'énorme sac : rien. Le démon n'était pas là. Pendant un instant elle en fut soulagée, puis elle songea qu'il pouvait très bien se cacher n'importe où autour d'elle. La pénombre lui était profitable autant qu'à elle, peut-être même plus.Une angoisse nouvelle lui noua les entrailles, et elle se mit à fouiller frénétiquement du regard tout autour d'elle.

Là ! Il était là, devant elle, prêt à lui bondir dessus. Hadie cria, sauta sur ses jambes et détala. Elle sortit en trombe de la grange et se rua entre les maisons.Les rues de la ville étaient presque désertes à cause de la chaleur. Chaque fois qu'Hadie croisait une personne, un bref espoir s'allumait en elle, pour s'éteindre aussitôt : personne ne semblait remarquer le démon juste derrière ses pas.

Après avoir tourné dans plusieurs ruelles, Hadie regarda par-dessus son épaule pour vérifier si le démon la suivait toujours : oui, il était touj...Hadie heurta quelqu'un qu'elle n'avait pas vu arriver et tomba à la renverse. Elle se releva d'un bond, face au démon, et se pressa contre l'individu qu'elle venait de heurter, plus par réflexe que par réel espoir d'une aide inattendue.
-Hé bien petite, tu pourrais au moins t'excuser, la gronda une voix.

L'homme lui posa une main sur l'épaule pour la faire se tourner.En posant les yeux sur l'étranger, Hadie remarqua qu'il portait une robe, un peu comme les prêtres. Elle pointa le démon derrière elle et voulu lui expliquer, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. L'homme regarda dans la direction indiquée et fronça les sourcils.
-Ho, fit-il. Je vois...
-Vous le voyez ? s'exclama Hadie.
-Oui je le vois, répondit-il avec une calme assurance.
-Vous pouvez m'en débarrasser ? demanda-elle.

Puis elle éclata en sanglots en se pressant contre l'inconnu.

-Suis moi, j'ai ce qu'il faut pour te débarrasser de lui, dit l'homme. Reste près de moi et il ne te fera rien.
Hadie marcha donc aux côtés de l'homme en se cramponnant à son bras et en jetant de fréquent regards derrière elle. Le démon la suivait toujours : il avait adopté la même allure qu'eux. Hadie ne se sentait toujours pas en sécurité, mais l'homme semblait vraiment pouvoir le tenir en respect, ce qui la rassura un peu.

Ils allèrent ainsi jusqu'à la petite église du quartier et y pénétrèrent. Hadie songea un instant que le démon ne pourrait pas les suivre dans ce lieu dédié à la Lumière, mais cela ne sembla pas déranger le moins du monde la créature. Bien que moins distincte dans la pénombre de la chapelle, elle était toujours bien là.

L'homme - qui devait être vraiment un prêtre - mena Hadie jusque devant l'autel, à l'endroit où le soleil formait une tache lumineuse sur le sol après avoir traversé l'unique vitrail de l'édifice.
-N'aie pas peur, dit l'homme. Je vais m'occuper de ce démon.

Tandis qu'il prenait quelque chose dans les replis de sa robe, Hadie se tourna face à l'incarnation de ses cauchemars. Celui-ci se hérissa, un peu comme s'il se sentait menacé. Se disant qu'elle était bientôt tirée d'affaire, un mince sourire se dessina sur les lèvres de la fillette. Un autre sourire écarlate s'étira sous son menton lorsque la lame du couteau lui trancha la gorge. L'homme laissa le cadavre de la gamine s'effondrer sur le sol tout en fixant l'ombre de la fillette : l'ombre restait debout alors même que le corps sans vie était étalé sur le carrelage.
-Les démons ont vraiment de drôles de jeux, fit l'homme.

L'ombre trembla, comme si elle était secouée d'une crise de rire, et se déforma légèrement, prenant un air plus surnaturel, plus terrifiant.
-Elle fera une bonne offrande pour le rituel de ce soir. Tu as bien fait de l'amener.

Il se pencha, saisit les poignets du cadavre et le tira vers une petite pièce annexe. L'ombre de la petite fille resta un instant sur place, continuant de rire, puis glissa jusqu'à celle de l'homme et se fondit avec.
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