Jay Wilson revient sur le développement de Diablo III et parle de l'industrie du jeu vidéo

Arkentass | 30/11/2016 à 12h30 - 120

Au cours de la soirée d'hier, Jay Wilson, ancien Game Director de Diablo III, a répondu à de nombreuses questions sur le développement du titre et sur l'industrie du jeu vidéo via son compte Twitter. Voici le résumé des informations à en retenir.


Développement de Diablo III

  • Les directeurs artistiques sont responsables du style graphique de Diablo III, mais les décisions finales ont été approuvées par Jay.
  • Les développeurs souhaitaient que Diablo propose un monde unique et non un dérivé de l'histoire de la Terre, d'où le nouveau design de la cathédrale de Tristram, la suppression des pentagrammes et autres. Que se soit une bonne décision ou non peut être débattu, mais le jeu s'appelle Diablo et met en avant un énorme démon rouge. Si vous nommez votre jeu 'Le diable', toute personne offensée par les pentagrammes est déjà offensée.
  • Malgré quelques passages plus légers, Diablo est un monde très sérieux. Il n'y a pas eu de pression de la direction, la liberté créative était bien présente.
  • Le style 'peinture' est très difficile à réaliser, mais en vaut la peine pour la nature intemporelle du résultat. 
  • Suivre une formule vous en apporte exactement le résultat. Les équipes artistiques doivent suivre leur inspiration, et non imiter le passé. 
  • Jay comprend que pour certains joueurs, le troisième opus s'éloigne trop des originaux. L'équipe était inquiète de la stagnation, et a donc développé ce qui a semblé pour elle une suite unique. Il est très difficile de contenter tout le monde.
  • L'importance de la création de concept et de la transformation de ces derniers en contenu est différente pour chaque jeu. La conception de Diablo III était un peu plus difficile en raison de l’existence des deux opus précédents.
  • Si vous créez de nouvelles technologies, alors la création de contenu peut être plus difficile. Le contenu est toujours plus demandant en terme de temps.
  • Il s'agit de Diablo III, pas Diablo 2.5. Les premières versions y ressemblaient davantage, mais l'équipe n'en était pas satisfaite.
  • Les sociétés de jeux vidéo sont remplies de gens ayant de grandes idées ayant travaillé dur afin d'y entrer et de les faire entendre. Les idées sont une bonne chose, mais elles sont très surestimées. Quelqu'un qui les mets en oeuvre est bien plus précieux que quelqu'un qui en possède. 
  • Jay aurait aimé que le Diablo III actuel soit celui initial, mais le processus d'apprentissage de ces dernières années est ce qui à conduit à ce qu'il est aujourd'hui.
  • Diablo III a souffert de la comparaison avec les MMOs alors qu'il essayait d'être autre chose.
  • Blizzard donne à ses jeux le temps pour évoluer. Peu de compagnies les soutiennent ainsi.
  • Une partie de lui aurait souhaité rester dans les environs, mais après 8 ans, il a décidé de s'arrêter. Il y a également des avantages avec l'arrivée d'une nouvelle vision.
  • Les Saisons et les Failles étaient déjà prévues dans un sens général, mais Diablo III a bénéficié de l'apprentissage sur le temps.
  • Blizzard est présent dans le monde du MMO, FPS, MOBA, RTS, ARPG, mais pour Jay, il existe toujours des types de jeu à explorer.
  • Doit-on créer le meilleur jeu du genre ou le meilleur jeu possible? Il existe des priorités. La première, faire un jeu qui vous amuse. La seconde, choisir une audience que vous pouvez atteindre et qui voudra votre jeu, ce qui est très difficile à faire. Faites le meilleur jeu auquel vous voulez jouer pour l'audience que vous souhaitez avoir. Si vous ne connaissez pas votre audience alors concentrez-vous sur la première priorité. Ne vous souciez pas du genre. Ne vous en éloignez et rapprochez pas. Les gens s'en inquiètent trop, et pas assez si le jeu est amusant. 
  • Le Directeur artistique a changé à deux reprises entre la vidéo de gameplay de la WWI de 2008 et la sortie effective de Diablo III. 
  • Blizzard n'a pas refréné le projet car un meilleur Diablo aurait pris des joueurs de WoW. Si cela avait été le cas, alors Diablo III n'aurait jamais été créé. Ce n'est pas non plus la façon de penser de Blizzard.


Industrie du jeu vidéo

  • Jay a vu un nombre incalculable de théories de conspiration sur l'industrie des jeux, les développeurs et les différentes compagnies, et aucune ne s'est avérée exacte. La plupart des compagnies sont remplies de gamers qui souhaitent uniquement bien faire pour leur jeu et leurs joueurs, qu'il s'agissent de chefs d'équipe ou de nouveaux internes. La création est extrêmement difficile, Les choses ne sont pas toujours bonnes. Les gens font des erreurs. Vous ne pouvez pas satisfaire tout le monde. Mais la plupart font du mieux qu'ils le peuvent, et souhaitent rendre les gamers heureux. Les théories du complot sous entendent le pire des gens, et découragent les développeurs. 
  • Il est difficile d'appliquer une logique lorsque l'on ne possède pas les informations complètes. Les gens ne savent pas grand chose sur la manière dont les industries dans lesquels ils ne travaillent pas fonctionnent. Dans le cas de Jay, les joueurs ne connaissaient pas la situation et ont juste fait des suppositions.
  • Les dirigeants des grandes compagnies se concentrent également sur l'argent. C'est leur travail. Faire de l'argent n'est pas mauvais, c'est une étape nécessaire dans le processus. Sans argent, les choses ne se font pas. Pour Jay, les gens pensent trop souvent que les personnes d'argent sont de base le mal et sont corrompus. Cela en dit plus sur leur relation avec l'argent que les dirigeants en question. Jay n'exclut pas l’existence de mauvaises personnes, mais les dirigeants d'entreprises vivent dans un monde de compromis qu'ils font afin d'en garder les portes ouvertes. Peu, voire aucun, sont assis dans leur repaire complotant sur la disparition de l'humanité ou à essayer de comprendre comment ruiner un jeu que vous aimez. 
  • Les vraies grandes entreprises, comme Blizzard, pensent que l'argent suit la qualité et le bon traitement des joueurs. 
  • Certaines entreprises placent les profits avant la qualité, mais Jay ne pense pas que ce soit toujours aussi dérisoire qu'une décision, comme les gens peuvent le penser. Les problèmes sont plus fréquents que la mauvaise intention. Jay n'affirme pas que ceci est exact, mais ne pense pas non plus que le fait de supposer le pire des gens soit juste, ce qui arrive trop souvent sur internet.
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