Lore : Librarius Ex Horadrim - Extraits

Librarius Ex Horadrim : La Chasse des Trois (Diablo II)

“Ces passages contiennent les comptes-rendus de première main de la chasse des Trois Seigneurs Démons Mephisto Seigneur de la Haine, Baal Seigneur de la Destruction et Diablo Seigneur de la Terreur. Soyez prudents : Bien que ces lignes aient été écrites il y a des centaines d’années et trouvées à des endroits très éloignés les uns des autres, elles contiennent des allusions aux sombres royaumes du dessous des Seigneurs Démons. Ces passages ne sont pas destinés aux non initiés...”


Gardiens de la Haine

Une lettre à l’attention de l’archevêque Lazarus écrite par Kalim, le Que-Hegan patriarche suprême de l’église de Zakarum.

Loyal Lazarus,

Je vous écris pour vous faire part de mes soucis croissants au sujet de votre récente irritabilité et de celle de votre archevêque. Depuis quelques mois, j’ai été le témoin d’un certain assombrissement de vos esprits que j’ai du mal à comprendre. Vous et votre frère êtes les Premiers parmi les Choisis de la Lumière. Si nos serviteurs et nos suivants suspectaient une dissension entre nous, alors, je le crains, nous perdrions le contrôle que nous avions sur cette terre ancienne et troublée.

Notre lignée a été chargée, il y a bien longtemps, de protéger Kurast et ses gens. Et ainsi que vous le savez, il est de notre devoir de répandre la gloire de la Lumière à tout le monde connu, que celle-ci soit bienvenue ou non. Mais plus important, les Horadrim font confiance à notre Église pour entretenir les protections qui maintiennent notre sombre invité enchaîné sous la Cité du Temple. Depuis, il est de votre seule responsabilité de garder la pierre d’âme de Mephisto, je me demande si votre tâche effrayante n’a pas affecté votre noble esprit. Quelle que soit la cause de votre récente rébellion contre ma volonté, je désire vous voir au conseil immédiatement ainsi que votre archevêque. Si vous n’avez pas la grandeur d’âme de remplir votre mission tel un vrai Serviteur de la Lumière, alors je trouverai quelqu’un pour vous remplacer. L’enchaînement du Seigneur de la Haine passe avant la sécurité et le futur de l’Église de Zakarum. Je ne veux pas voir l’Église menacée par la mesquinerie et la jalousie de ses servants. Je vous attends.

Sankekur,
Que-Hegan


Lut Gholein : L'Asservissement Destruction - Extrait du journal du Mage Vizjerei, Nor Tiraj ; Acolyte du Horadrim

Le cinquante-huitième jour de notre campagne, nous avons rattrapé Baal près de l’ancien port de Lut Gholein. Pendant plusieurs mois nous avions traqué le grand seigneur de la destruction depuis les terres de Kejhistan. Notre chef, Tal Rasha, pensait que Baal se dirigeait vers le nord en direction des steppes hivernales de Scosglen mais, pour des raisons inconnues, le démon choisit de changer de route et se réfugia dans la cité balayée par les vents des sables.

Voulant éviter une confrontation où des innocents auraient pu périr, Tal Rasha nous ordonna de retenir nos attaques tant que le démon se trouverait dans la cité. Nous attendîmes trois jours avant que cette créature déloyale n’émerge de Lut Gholein. Se dirigeant vers le nord comme Tal Rasha l’avait prédit, Baal repartit. Avant qu’il n’ait fait plus de quelques lieues dans le désert, nous fûmes sur lui. Utilisant les sorts les plus puissants que nous pouvions invoquer, nous bombardâmes le Seigneur de la Destruction et nous le forçâmes à mettre le genou à terre devant nous.

Le démon enragé libéra la pleine puissance de ses pouvoirs. La terre elle-même explosa sous nos pieds, engloutissant un grand nombre de nos frères. Le feu jaillit de la crevasse et en brûla de nombreux autres. La destruction se présenta autour de nous sous toutes ses formes mais nous avions voyagé trop loin pour échouer ici. Affaibli par ses efforts, Baal libéra une dernière attaque contre Tal Rasha qui ne fut que légèrement blessé. Malheureusement, la pierre d’âme sacrée qui lui avait été donnée par l’archange Tyrael fut brisée. Pressés par la panique, nous poussâmes notre attaque et réussîmes à soumettre temporairement le démon enragé.

Sachant que les morceaux de la pierre d’âme brisée ne seraient pas suffisants pour contenir la puissante essence de Baal, Tal Rasha trouva rapidement un plan téméraire pour emprisonner le démon à jamais. Avec des yeux fiévreux, il marcha froidement vers la forme agonisante de Baal et lui coupa la gorge. Comme l’esprit de Baal fuyait celui-ci, Tal Rasha prit le plus gros éclat de la pierre d’âme et le plaça dans la blessure ouverte. Comme pour Méphisto, l’esprit de Baal fut aspiré dans l’éclat doré et y fut emprisonné. L’éclat rayonnait et grondait mais sut retenir son terrifiant contenu. Bien que nous fûmes peu confiants en son jugement, Tal Rasha semblait sûr de la capacités de l’éclat à retenir Baal jusqu’à ce que notre tâche s’achève.

A ce moment apparut l’archange Tyrael et il regarda un long moment Tal Rasha de ses yeux pénétrants. Le visage scintillant de l’archange était divin, au-delà de toute compréhension et je me souviens distinctement l’avoir entendu dire à Tal Rasha : ‘Ton sacrifice restera longtemps dans les mémoires, noble mage’. Prenant l’éclat dans sa main, Tyrael nous guida dans une série de caves secrètes enfouies profondément sous les sables brûlants du désert. Là, nous trouvâmes sept tombeaux anciens édifiés par un peuple depuis longtemps oublié. Notre procession sinistre stoppa devant le dernier et Tyrael nous demanda de construire une pierre de lien au milieu de la chambre funéraire. A ce moment je réalisai ce que lui et Tal Rasha avaient eu à l’esprit....

Nous gravâmes de puissantes runes d’enfermement sur la pierre et utilisâmes notre magie pour créer des chaînes indestructibles reliées aux murs. Une fois que les préparatifs furent achevés, Tal Rasha nous ordonna de l’enchaîner et de le lier à la pierre. Nous fûmes horrifiés lorsque nous vîmes Tyrael brandissant l’éclat doré. Avant que nous puissions réagir, il planta l’éclat dans la poitrine nue de Tal Rasha. Un feu doré jaillit des yeux de Tal Rasha lorsque le Seigneur de la Destruction envahit son corps agonisant. Pétrifié par tant d’horreur, nous réalisâmes ce qui se passait devant nous. Tal Rasha avait fait le sacrifice ultime : il resterait enchaîné à jamais, condamné à lutter avec l’esprit vicieux de Baal jusqu’à la fin des temps.

Tristement, nous fîmes le chemin de retour vers la lumière du soleil et vîmes Tyrael condamner les portes géantes de la tombe à jamais. Le dernier son qui s’en échappa fut un hurlement tourmenté qui ne venait pas de ce monde. Je prie afin que le sacrifice de Tal Rasha ne soit pas vain. Je prie afin que le démon enterré sous les sables du désert reste enchaîné jusqu’à ce que les hommes aient oublié qu’il existait même des démons.


L'Eveil Vagabond - Un extrait du manuscrit de Deckard Cain : Dernier des Horadrim

Malheureusement, j’étais le seul homme dans Tristram à connaître la pierre d’âme enfouie sous le vieux monastère. En tant que dernier descendant des Horadrims, moi seul connaissais la vérité sur la pierre sanglante qui y était enfermée. Peut être que si j’avais dit toute la vérité, notre petite communauté tranquille aurait été épargnée. Peut être cette affreuse chaîne d’événements ne se serait-elle jamais déroulée.

En vérité, je suspecte que l’archevêque Lazarus fut la première victime du pouvoir brûlant de la pierre d’âme. Il a été envoyé de Kurast en tant qu’ambassadeur de l’Église de Zakarum. Enveloppé de lumière comme il l’était, nul ne suspecta les traîtrises dont il était capable. Apparemment, c’est lui qui découvrit la pierre sanglante à l’intérieur du labyrinthe sous le monastère ... et qui la brisa.

Que ce soit la folie ou quelque terrible plan qui l’ait poussé, Lazarus a libéré sur nous une horreur innommable. Diablo, le Seigneur de la terreur, qui était emprisonné à l’intérieur de la pierre d’âme par mes ancêtres, est une fois de plus libre sur cette terre. D’une manière ou d’une autre, Diablo a utilisé ses pouvoirs infernaux afin de transformer ce labyrinthe humide en un portail conduisant directement dans la gueule des enfers. Ces servants sans remords ont pris possession du labyrinthe et attendent qu’un inconscient explore ses sombres recoins. Notre propre suzerain, le noble roi Leoric, est tombé sous l’influence de Diablo et a été entraîné dans les profondeurs de la folie et de la peur. Alors que notre suzerain devenu fou maintenait le pays d’une poigne de fer, son seul fils, le prince Albrecht, a été enlevé par Lazarus et s’est évanoui dans le monastère en ruine. Nous en fûmes témoins : des choses sombres sont apparues des profondeurs de la terre et sont venues dans notre village, terrorisant ceux qui étaient restés. Ce sont des jours obscurs pour tous...

Le jour, nous travaillions la terre comme nous l’avions toujours fait, essayant en vain d’ignorer le sentiment de terreur qui éManait des ruines du monastère. La nuit, nous nous réfugiions avec nos familles et priions afin que le jour apparaisse. Après ce qui sembla une éternité, la délivrance arriva enfin. Un flot régulier de héros et d’aventuriers du monde connu vient enquêter sur les rumeurs entendues, rumeurs faisant mention de la montée du Mal à Tristram. Certains venaient chercher fortune et gloire, d’autres voulaient se mesurer aux bêtes mystérieuses qui dormaient au fond de la terre. Des sorciers de l’ancien Clan Vizjerei vinrent étudier le mal qui s’était réveillé ici. Bien que ces aventuriers saignaient le village à blanc, tous nos espoirs de salut reposaient sur leurs épaules.

Il y avait un guerrier parmi eux ; un homme calme qui sortait du lot. Aucun d’entre nous ne sut jamais son nom ou n’échangea plus de quelques mots avec lui. Il irradiait de lui un tel calme que cela faisait perdre leur sang-froid même aux autres soit-disants héros. C’est cet homme mystérieux qui tailla son chemin jusque dans les recoins les plus reculés du labyrinthe. C’est lui qui défit finalement le Seigneur de la Terreur en combat singulier.

Lorsque je ferme mes yeux, je peux entendre le hurlement que poussa Diablo en mourant résonner dans mes oreilles. Il gronda des profondeurs de la terre et pulvérisa les fenêtres du monastère décrépi. Cela n’est peut être que le fruit de mon imagination, mais je me souviens distinctement du son d’un enfant criant au milieu du rugissement torturé. Les échos de ces pleurs torturent les quelques heures de sommeil que j’arrive à prendre.

Je me souviens encore de la vue du guerrier lorsqu’il franchit le seuil du monastère et avança dans la lumière du soleil. Il semblait avoir traversé l’Enfer. Qui peut le dire ?

Peut-être l’avait-il fait. Il était couvert de son propre sang et de celui de ses ennemis. Encore plus étrange, mes yeux furent attirés par une blessure qu’il avait sur son front. Il semblait s’être frappé lui même au dessus des yeux et pourtant la blessure paraissait déjà guérie. Je n’ai jamais eu ne serait-ce qu’une chance de l’interroger à ce sujet.

Contentons-nous de dire que nous croyons notre village sauvé et notre héros sans nom eu droit à toutes les récompenses possibles et imaginables. En dépit des louanges et des accolades reçues, il s’enfonça de plus en plus profondément dans une méditation sans fin. Je ne peux qu’imaginer les horreurs qu’il a vues au plus profond des terres sombres. Je ne peux que spéculer sur l’effet qu’elles eurent sur son esprit et son coeur.

Il resta un moment parmi nous. Il n’avait pas de famille et nulle part où aller alors il semblait logique qu’il soit bien accueilli à Tristram. Bien que cordial avec ceux qui l’approchaient, il était réservé et sortait rarement de la maison que nous lui avions donnée. Ogden suggéra que nous fassions une fête afin que les boissons fortes et la bonne compagnie le sortent de sa sombre humeur. Nous nous trompions. A un moment durant la fête, il s’éclipsa et nous laissa seuls. Plus tard dans la soirée, je lui rendis visite. Rien n’aurait pu me préparer à ce que je vis.

L’homme sans nom était assis seul à l’entrée, murmurant pour lui-même dans différents langages dont certains n’ont plus été utilisés depuis des siècles. Il avait revêtu une longue cape de voyage sombre et son capuchon voilait presque son visage. Lorsqu’il se tourna vers moi, la lueur du feu se refléta sur ses traits, révélant le visage torturé d’un homme qui n’est plus lui-même. Ses yeux étincelaient d’une lueur sanglante et une lumière rouge mystérieuse provenait des profondeurs du capuchon. La blessure de son front s’était rouverte... Et je crois que je vis... Non, ce n’était qu’un effet de la lumière qui joue des tours à l’imagination d’un vieil homme.

Je lui demandai s’il allait bien, il continua de murmurer. J’étais impressionné par la scène et me préparai à aller chercher de l’aide lorsque soudain il sembla sortir de sa torpeur et parla d’une voix glacée qui remplit mon coeur d’une peur paralysante : “Le temps est venu de quitter cet endroit. Mes frères m’attendent dans l’est. Leurs chaînes ne doivent pas les lier plus longtemps.” Je n’avais aucune idée de ce qu’il disait. Nous avions tous eu l’impression qu’il n’avait aucune famille. Alors, voyant qu’il avait repris ses esprits, je me décidai à prendre congé et le laisser se reposer. En fait à ce moment, il me terrifiait et je souhaitais échapper à son regard brûlant. Ce fut la dernière fois que je le vis.

Notre héros sans nom quitta Tristram tôt le matin suivant. Il pris discrètement la passe de l’est avec juste des provisions et sa robuste épée. Je ne peux que m’interroger sur ce qu’il est parti chercher. Peu après son départ, nos pires cauchemars devinrent réalité. Les serviteurs des Enfers revinrent à Tristram.

Alors que j’écris ceci, je suis le dernier survivant. J’ai pu échapper aux bêtes répugnantes pendant de nombreuses nuits, mais je sais que mon temps se termine. Pourquoi sont-elles revenues et pourquoi ont-elles tué autant de personnes innocentes, je ne sais. Tout ce dont je suis certain est que leur retour est lié au départ de l’inconnu... J’ai écrit ceci dans l’espoir que quelqu’un trouvera ces lignes et en comprendra le contenu. Je m’attends à mourir bientôt mais peut-être ces écrits pourront-ils éviter que cette tragédie n’arrive à d’autres villages, d’autres pays. Je resterai ici jusqu’à ce que les secours arrivent ou que les créatures me trouvent. Que le ciel me vienne en aide ! Après tout ce qui est arrivé, je ne peux me résoudre à abandonner cet endroit lugubre.

Cherchez le Vagabond. Trouvez ce qu’il recherche. Je crains que Tristram ne soit que le premier de nombreux villages à être consumé par le mal qu’il cherche à combattre.

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